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Orchidée
22 janvier 2009

Mes Blessures (1)

Drôle de vie... C'est bizarre, la vie.
Je suis en dépression à cause du boulot, oui.

Mais.

En plus, j'apprends que ma mère est morte l'été dernier. J'avais coupé les ponts avec ma famille (elle et mon frère) depuis 20 ans.
Et voilà que je suis toute perturbée.
TRèS perturbée.
Encore et TOUJOURS de la culpabilité quand il est question de ma mère, de mon frère. De ces 2 personnes qui sont pour quelque chose dans mon mal de vivre.
Petite fille, j'étais plutôt heureuse. A 11 ans, Papa meurt : saleté de cancer. Je me retrouve, à 11 ans, seule (oui, très seule !) avec ma mère, mutique, spécialiste du non-dit; et mon frère, 18 ans, identique à sa mère.

Dans ce milieu, je me ferme totalement à mon chagrin, mon intuition me disant que ce silence veut dire beaucoup, sans que je sache quoi.

Puis, n'y tenant plus, je commence à "harceler" ma mère pour avoir des paroles sur Papa : quand se sont-ils rencontrés, comment, qu'elle le fasse un peu revivre, dans leur bonheur et les jolis souvenirs. J'en ai besoin; terriblement besoin.

Et la réponse fuse, cinglante, avec un ton sec : "si tu veux parler de ton père, demande à ses sœurs".

Pour info, les sœurs en question, on ne les voit que très rarement, mes parents étant des gens qui reçoivent très peu ,y compris les membres de la famille. Et de plus nous sommes géographiquement isolés d'eux, et ma mère n'a pas le permis, moi je suis mineure, et la voiture de Papa, ben c'est le frère qui va à l'université avec, alors...

alors, jamais personne ne m'a parlé du père que j'ai perdu à l'âge de 11 ans. Je n'ai que de vagues souvenirs; et surtout un énorme manque. Parce que la vie était joyeuse quand il était là; et que tout est devenu triste, gris, silencieux et sec après sa mort.

Ah, non, bien sûr ! J'oublie le Déesse Télévision ! Elle seule avait la parole, à cette époque. Je crois que ma mère et mon frère se sont réfugiés devant le petit écran pour ne pas penser : c'est si facile, avec cet instrument, de s'éviter de penser, n'est-ce pas ?

Moi, dans ma chambre, je me suis mise dans le tunnel des études. Et j'ai lu, tout ce qui me tombait sous la main; exemple : à 14 ans : "Introduction à la psychanalyse" de Freud. Déjà, oui, vous pouvez le penser et le dire...

Puis, quand je suis partie étudier en fac, ouf ! j'étais loin de ma mère. Mais là, les griffes de la culpabilité, celle qu'elle m'avait bien inoculé pendant des années, ces griffes sont venues me déchirer. Alors, le lundi matin j'arrivais à la fac; je suivais mes premiers cours de la semaine. Et je me retrouvais, avec mon sac, le soir tard, à prendre le dernier train pour rentrer (environ 3 heures de train avec une correspondance en "micheline", ces trains si lents...), pour ne pas "abandonner ma pauvre maman si seule si veuve si méritante"

Voilà comment j'ai raté ma première année de fac : Merci, Maman-la-reine-de-la-culpabilisation !

Que dire ensuite ?

J'ai fait une formation courte, ai commencé à travailler, et quand, avec mon 1er mari, j'allais (rarement car ça me rendait malade et folle d'angoisseS) voir ma mère, et mon frère qui, lui, bon fils, revenait voir sa maman toutes les semaines et n'a jamais fait sa vie d'homme; et bien je tremblais d'angoisse à mesure que nous approchions de chez ma mère (non, je n'ai jamais trouvé que c'était chez moi après la mort de Papa...)

Un soir, au téléphone avec ma mère, alors que j'achetais un appartement avec mon 1er mari, que j'avais suspendu mon paiement de loyer pour être sure de récupérer ma caution (à l'époque, c'était archi-courant de procéder ainsi), ma mère m'a fait une "leçon" au téléphone en me disant qu'on lui avait réclamé le loyer, que c'était honteux de ma part d'être malhonnête, que j'aurais du la prévenir, qu'il "faut payer son loyer, ma fille" etc.

Là, j'ai "pété les plombs", furieuse de voir qu'elle croyait l'agent immobilier (qui lui faisait croire que je ne payais pas mon loyer sans préciser que je quittais les lieux; et elle, naïve, l'a cru) et moi j'étais la menteuse, la "vilaine fille", et les "je n'ai jamais pu te faire confiance" ont fusé. Je me suis sentie "trempée de culpabilité" comme si j'étais passée sous un orage.

Furieuse d'être si mal connue de ma propre mère, si endolorie de commencer à entrevoir qu'elle ne comprenait rien à la personne que je suis, j'ai coupé les ponts, là au téléphone. Et cela fait 20 ans environ.

A part une lettre de sa part une fois, et un échange téléphonique aussi désastreux que le précédent (elle m'a dit que mon père était son 2ème amoureux et que le premier, elle l'adorait; sympa, hein ! Papa était donc un "pis-aller" parce que le 1er Chéri s'était fait fusiller à la fin de la 2ne Guerre Mondiale, sous ses yeux.

Mon Dieu, quel gâchis !

à suivre...

 

PS : la nuit dernière, j'ai ruminé tout ça et donc : insomnie en mode Majeur...

 


 

 

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Commentaires
C
quand tu dis que tu as ruminé, cela me fait penser à une phrase de Paulo Coelho qui m'avait frappée. En gros elle disait que tant que ces pensées reviennent, il ne faut pas les chasser, il faut les laisser passer car c'est comme des tuyaux qui se nettoient ....<br /> Je pense que cela te concerne dans ton cas précis : accepter ces pensées ! <br /> Ton histoire est très dure, le psy pourra te guider.<br /> Tu y arriveras, j'en suis certaine. C'est bon signe quand tout affleure à la surface.<br /> Je t'embrasse très fort
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